Hier soir, l'Equipe de France jouait face à la meilleur équipe du monde qu'est l'Espagne le soit disant match du siècle, bien plus important que le France-Italie de 2006, les médias l'assurent. Le seul point commun des deux matchs : une défaite à la clef... Analyse.
Didier Deschamps propose une formation en 4-3-3 pour affronter l'Espagne. L'équipe à une allure plus défensive que face à la Géorgie. Vous me direz, normale en face il y a l'Espagne. Je vous répond : non. Ces schémas tactiques d'attente à 11 derrières pour exploiter une erreur espagnole et penser marquer sur un contre, ça ne marche pas. On est pas les premiers à l'essayer, et sans doute pas les derniers, mais il va falloir un jour qu'une équipe se mette à proposer autre chose que de la défense aux Espagnols. L'attitude de ce schéma est un peu de les laisser jouer dans un fauteuil. Ca ne marche pas, et ne marchera pratiquement jamais.
Le match commence donc avec Varane, Pogba, Koscielny qui remplace Sakho, Benzema étant préféré à Giroud en pointe de l'attaque. Pas étonnant au vu de ce que Deshcamps compte sans doute faire : attendre l'Espagne dans son camp et la prendre en contre. Pour se projeter vers l'avant, Benzema est donc plus approprié que Giroud.
La première mi-temps est comme on l'attendait : l'Espagne monopolise le cuir, le fait tourner. La France court après, elle met quelques petits tampons par Matuidi et Cabaye pour montrer que l'impact physique sera présent et profite des erreurs espagnoles, erreurs qui montrent que la Roja n'est finalement pas en confiance. Le schéma est bien en place, le milieu de terrain quadrille bien la zone centrale malgré quelques déconcentrations qui amènent deux actions chaudes aux Espagnols. La première mi-temps est donc finalement assez équilibré, la France se tient à son plan, et profite de quelques incursions dangereuses (elle aurait pu prendre l'avantage si Ribéry ne poussait pas trop loin son ballon). Et on se dit : pourquoi pas ? Mais La physionomie du match sera tout autre en seconde mi-temps.
Le retour des vestiaires est catastrophique pour les Français. D'une part, le schéma tactique ne fonctionne plus, les Espagnoles passent de partout, si bien aux centres du terrain que sur les ailes. Les deux latéraux sont à la peine défensivement, Evra confirme tout le mal que l'on pense de lui depuis 2010. Il se fait littéralement croquer par Navas lorsque se dernier entre en jeu, mais il est surtout à la rue sur le but de Pedro. Jallet n'est pas assez prudent sur les passes dans son dos, une première a été sans conséquence, la seconde amène le but. Les lignes du milieu de terrain sont moins resserrées, l'Espagne trouve donc tous les espaces nécessaires pour développer son jeu. Mis à part le côté défensif, l'offensif est toujours là, la France inquiète les Espagnols même à 10 contre 11 après l'expulsion sévère de Pogba. Mais ça ne suffit pas, la France n'est pas assez tueuse dans le dernier geste et s'incline, logiquement, face à l'Espagne, plus forte.
Finalement, l'ordre des choses reprend son cours, la France pointe à la deuxième place du groupe et se tourne vers une barrage qui était visé depuis le début. Le miracle de l'allé ne s'est pas reproduit, mais le match d'hier peut fournir quelques satisfactions : Varane et Pogba ont montré qu'ils étaient de futur bon joueur, Evra a montré qu'il n'était plus dans le coup et qu'il va falloir se passer de lui pour la suite, la France a retrouvé Ribéry, le meilleur Français hier. Petit couac cependant : Matuidi, Cabaye et Pogba ne seront pas à disposition de Didier Deschamps pour les matchs de Septembre. Cela permettra sans doute à Gonalons, Mavuba ou autre Diaby de montrer qu'ils sont toujours là.
Je me dois de faire un aparté sur le cas Benzema, sifflé à sortir de la pelouse. Hier soir, dans la physionomie du match, qui peut me dire qu'il a été mauvais ? Il était présent dans la récupération, il a pesé sur Piqué et Ramos, il a placé quelques accélérations. Il faut garder à l'esprit que vu la configuration de l'équipe, il ne pouvait pas faire mieux, il n'allait pas dribbler tout le terrain et aller mettre un but digne de Maradonna. Donc soyons indulgent sur sa prestation d'hier.
Petite consollation : Gasquet a battu Almagro en tennis. France 1-1 Espagne !
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